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Le roi des neiges
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Un peu plus de dix ans après le KingKorg, Korg présente une version NEO compacte de son sympathique synthé à modélisation. De quoi grimper au rideau ?

Incon­tes­ta­ble­ment, les construc­teurs de synthés ciblent aujour­d’hui un public de musi­ciens de plus en plus contraints par l’es­pace, que ce soit dans leur home studio ou sur scène. Les gammes sont décli­nées en modèles compacts, voire très compacts. Chez Korg, on peut citer la série Waves­tate / Opsix / Modwave, dotée de claviers à touches stan­dard de 3 octaves pour quelques kilos, chacun orienté vers un domaine de synthèse spéci­fique – séquences d’ondes, algo­rithmes FM, tables d’ondes, passés dans diffé­rents modèles de filtres et d’ef­fets. Présenté au NAMM 2013 et testé dans nos colonnes, le King­Korg était un grand synthé orienté modé­li­sa­tion analo­gique, ondes numé­riques et PCM, doté d’un filtre multi­mode, d’un voco­deur et d’ef­fets, héri­tant du Radias de 2006, en version plus dépouillée et plus abor­dable. Cette année, Korg présente au NAMM une version compacte bapti­sée King­Korg NEO, nouveau membre de la série Waves­tate / Opsix / Modwave. Voyons ce qu’em­barque le petit roi.

Blanc bec

KingKorg NEO 2tof 3 trois quarts droiteLe King­Korg NEO s’ef­force de compac­ter les commandes de son grand frère dans un espace quasi réduit de moitié. Tout de blanc (métal­lisé) vêtu, le synthé est hébergé dans une coque en plas­tique fin moulé surmon­tée d’une façade en alu rigide. Il mesure 65 × 34 cm pour 3,1 kg, ce qui en fait un instru­ment facile à prome­ner et à instal­ler. Les commandes sont regrou­pées sans être serrées, on ne note toute­fois pas de diffé­rences majeures avec le King­Korg. On dénombre 22 poten­tio­mètres, 5 gros enco­deurs à détente (dont 3 cerclés de 6 LED) et 28 sélec­teurs simples. Leur manie­ment est très agréable. L’ar­ran­ge­ment des modules a été revu : synthèse sur toute la partie gauche (oscil­la­teurs, filtre et ampli en haut, LFO empi­lés sur les enve­loppes en bas), sélec­tion des sons + menu d’édi­tion au centre (couches sonores A/B, Split, touche arpé­gia­teur, pages de navi­ga­tion, caté­go­ries de programmes, réglage des données, mode de jeu/édition) et effets sur toute la partie droite. Les trois écrans suivent ce nouvel arran­ge­ment sans chan­ger de format ou de desti­na­tion : un écran OLED 2 × 16 carac­tères pour l’édi­tion centrale et deux petits écrans OLED 128 × 64 pixels assi­gnés respec­ti­ve­ment à l’af­fi­chage du type d’os­cil­la­teur (avec indi­ca­tion par LED du mode de synthèse juste en dessous) et du type de filtre.
KingKorg NEO 2tof 6 gaucheUne fois encore, on ne peut s’em­pê­cher de trou­ver la section effets surdi­men­sion­née par rapport au reste des commandes de synthèse, dont les modules se partagent les commandes lorsqu’ils existent en plusieurs occur­rences (oscil­la­teurs, LFO, enve­loppes). Cela n’évite hélas pas la navi­ga­tion dans les menus pour aller cher­cher des para­mètres supplé­men­taires. L’er­go­no­mie déjà moyenne du King­Korg n’est donc pas amélio­rée. Les poten­tio­mètres peuvent agir en mode saut, seuil ou rela­tif. Dès qu’on bouge une commande, l’un des affi­cheurs entre en action suivant le para­mètre concerné, permet­tant de visua­li­ser la valeur éditée, mais pas la valeur stockée. Cette dernière peut toute­fois être visua­li­sée au moyen d’une LED « de passage » située au-dessus de l’en­co­deur central.

Contrô­leurs et connec­tique

KingKorg NEO 2tof 16 zoom arrièreÀ gauche et juste au-dessus du clavier, on retrouve le mini-joys­tick à ressort, de résis­tance parfaite, cher à Korg, avec pitch­bend (gauche/droite) et deux modu­la­tions distinctes (haut/bas), surplombé par deux sélec­teurs d’oc­tave (+/-2). Le clavier de 37 touches est iden­tique à celui des trois autres synthés de la série, c’est-à-dire dyna­mique sans réponse à la pres­sion et plutôt de moyenne gamme, un peu trop mou à notre goût et rela­ti­ve­ment bruyant. Une prise casque au format jack 6,35 stéréo et une prise XLR pour micro dyna­mique (avec poten­tio­mètre de niveau d’en­trée) sont vissées en façade, une très bonne idée.
Le reste de la connec­tique est situé à l’ar­rière : prise pour bloc secteur externe bien cheap, inter­rup­teur secteur pous­soir, entrée/sortie Midi DIN, prise USB type B, entrée pour pédale assi­gnable (conti­nue ou inter­rup­teur), entrée pour pédale de main­tien et sorties audio gauche/droite (jack 6,35 TS). Exit donc la sortie CV/Gate du King­Korg, dommage. Les possi­bi­li­tés Midi sont complètes : échange de programmes, trans­mis­sion/récep­tion de CC, mise à jour du micro­lo­gi­ciel. Le King­Korg NEO trans­met sur un seul canal mais peut rece­voir sur deux canaux distincts, un pour chaque couche sonore A et B.

Camé­léon sonore

KingKorg NEO 2tof 2 face hauteLe King Korg NEO est un synthé capable de modé­li­ser des synthés vintage (mais pas que), utili­sant des ondes virtuelles analo­giques, des ondes numé­riques, des échan­tillons et des filtres modé­li­sés. La poly­pho­nie est de 24 voix maxi­mum sur 2 couches A et B (modes simple, split ou empilé). Parmi les 300 programmes dispo­nibles réins­crip­tibles orga­ni­sés en 8 caté­go­ries, 200 sont préchar­gés. Il y a 40 « favo­ris » (5 banques de 8) pour rappe­ler rapi­de­ment ses réglages préfé­rés. Les programmes d’usine ont été en grande partie revus et « moder­ni­sés » par rapport au King­Korg, prenant une orien­ta­tion plus EDM. Person­nel­le­ment, on aimait bien cette conno­ta­tion 70’s/80’s de la banque initiale permet­tant de revi­si­ter les grands clas­siques (Korg, Roland, Sequen­tial, Oberheim, Moog, PPG) et appré­cier la qualité de modé­li­sa­tion. Là, on retombe dans des sono­ri­tés avec moins de person­na­lité (et davan­tage de Detune, unis­son, distor­sion…), mais c’est une affaire de goût.
En modi­fiant quelques para­mètres depuis la façade, on peut se consti­tuer une belle pano­plie sonore, ensembles géné­reux, basses claquantes (merci au para­mètre « Punch »), synchro métal­liques (avec toute­fois de l’alia­sing dans les aigus), textures hybrides mysté­rieuses, chœurs synthé­tiques, arpèges agités, effets spéciaux. Les terri­toires sont vastes, des machines vintages analo­giques/hybrides/numé­riques aux timbres plus « modernes ». Sans oublier les programmes de voco­deur de très bonne facture, que ce soit pour trai­ter une voix humaine ou tout autre type de signal externe. On déplore toute­fois la néces­sité de redé­clen­cher les notes à chaque sélec­tion d’une nouvelle onde d’os­cil­la­teur pour entendre le résul­tat (ce n’est pas le cas avec les autres para­mètres) ; par ailleurs, l’édi­tion des para­mètres cachés dans les menus est pénible, car il faut les faire défi­ler un par un ou utili­ser les touches de caté­go­rie pour sauter de section. Enfin, il n’y a pas de fonc­tion Compare, domma­ge…

King­Korg NEO_1audio 01 Phatt Pad
00:0000:28
  • King­Korg NEO_1audio 01 Phatt Pad00:28
  • King­Korg NEO_1audio 02 Toto Brass00:13
  • King­Korg NEO_1audio 03 TD Arp01:11
  • King­Korg NEO_1audio 04 Arp Ring01:09
  • King­Korg NEO_1audio 05 Solo Synch00:15
  • King­Korg NEO_1audio 06 Uni Sync00:24
  • King­Korg NEO_1audio 07 MG Bass00:18
  • King­Korg NEO_1audio 08 Boost Saw00:31
  • King­Korg NEO_1audio 09 Acid Morph00:38
  • King­Korg NEO_1audio 10 Sub Merged00:35
  • King­Korg NEO_1audio 11 Ice Cavern00:22
  • King­Korg NEO_1audio 12 Zoo Mallet00:34
  • King­Korg NEO_1audio 13 Arp Atmos00:45
  • King­Korg NEO_1audio 14 WS Mem00:43
  • King­Korg NEO_1audio 15 Main Title00:19
  • King­Korg NEO_1audio 16 Voco­der 100:19
  • King­Korg NEO_1audio 17 Voco­der 200:20
  • King­Korg NEO_1audio 18 Voco­der 300:15

 Modé­li­sa­tions analo­giques

KingKorg NEO 2tof 7 zoom gaucheChacune des deux couches sonores (A et B) du King­Korg NEO offre trois oscil­la­teurs, un mélan­geur, un filtre, un ampli et des modu­la­tions. Les effets et l’ar­pé­gia­teur sont ensuite parta­gés par les deux couches. Pour chacun des trois oscil­la­teurs, on peut choi­sir la forme d’onde avec un gros enco­deur parmi 28 ondes analo­giques modé­li­sées, 4 types de bruit (rose, blanc, bleu, réso­nant), 40 ondes DWGS (64 pour le King­Korg), 65 échan­tillons PCM (30 pour le King­Korg), sans oublier l’en­trée audio pouvant se substi­tuer à l’os­cil­la­teur. Tout cela est regroupé dans 4 familles d’os­cil­la­teurs : modé­li­sa­tion analo­gique, DWGS, PCM et micro.
Les ondes analo­giques modé­li­sées sont consti­tuées de l’une des 4 ondes de base (dent de scie, impul­sion variable, triangle et sinus), puis décli­nées en diffé­rentes variantes : ondes simples, doubles, multiples à l’unis­son (5 couches), inter­mo­du­lées en interne sans consom­mer d’autre oscil­la­teur (synchro, modu­la­tion en anneau, cross modu­la­tion, modu­la­tion de phase). Suivant l’onde, on peut modu­ler un ou deux para­mètres internes : par exemple, la largeur d’im­pul­sion, la struc­ture harmo­nique, le désac­cor­dage, le filtrage du bruit, le déclin du bruit, le pitch de l’onde virtuelle synchro­ni­sée, la quan­tité de modu­la­tion d’am­pli­tude, la quan­tité de modu­la­tion de phase, le multiple harmo­nique… de quoi obte­nir une vaste pano­plie sonore avec des possi­bi­li­tés de modu­la­tion inté­res­santes.

Modé­li­sa­tions numé­riques

KingKorg NEO 2tof 11 zoom trois quarts gaucheLes ondes DWGS, dont certaines sont tirées du DW-8000, fonc­tionnent par deux, avec désac­cor­dage et modu­la­tion de phase, permet­tant de créer des évolu­tions spec­trales à partir d’ondes au départ statiques. Au programme, des sinus, des cloches, des orgues, des octaves, des quintes et diffé­rentes décli­nai­sons spec­trales sur un cycle. On perd une bonne partie des ondes inhar­mo­niques du King­Korg, dommage. À l’usage, nous avons remarqué que la poly­pho­nie bais­sait de 25 % quand on utili­sait un oscil­la­teur DWGS, désac­cordé au pas. Enfin, les ondes PCM sont consti­tuées de multié­chan­tillons et échan­tillons statiques : piano du M1, EPs, orgues, guitares, basses, cloches, percus­sions accor­dées, voix, textures, spectres, nappes, chœurs, bruits et pêches d’or­chestre typées 80’s. On gagne sur presque tous les tableaux, mis à part un EP type CP, quelques cuivres et sons de Mello­tron. Toute­fois, il s’agit de multié­chan­tillons courts et très basiques (une petite frac­tion de M1), desti­nés surtout à enri­chir le spectre sonore lors de mélanges subtils aux autres types d’os­cil­la­teurs.
Le pitch peut suivre dix tempé­ra­ments, dont un program­mable en mode Global. On peut aussi simu­ler l’in­cons­tance des oscil­la­teurs analo­giques sur une échelle de 0 à 127, cela fonc­tionne plutôt bien. De même, on trouve un porta­mento program­mable et un mode unis­son (2, 3 ou 4 voix simul­ta­nées) avec désac­cor­dage et largeur stéréo. En mode mono, on peut redé­clen­cher ou non les enve­loppes. Chacun des trois oscil­la­teurs est ensuite mixé avec préci­sion avant d’at­taquer le filtre.

Filtre inchan­gés

KingKorg NEO 2tof 8 zoom centreLa section filtre du King­Korg NEO n’a pas bougé par rapport à son grand frère. On n’a qu’un seul filtre à la fois (par couche sonore), à choi­sir parmi 18 algo­rithmes, avec un simple bouton qui alterne entre les 18 types (on peut inver­ser le sens de rota­tion avec la touche Shift, ouf !). Tout d’abord, 5 modèles « modernes » : passe-bas 2 et 4 pôles, passe-haut, passe-bande et passe-bande compensé. Ensuite, 8 émula­tions de filtres vintage, tels que le passe-bas 4 pôles en échelle du Mini­moog, le multi­mode SEM Oberheim (passe-bas, passe-bande, passe-haut), le passe-bas 4 pôles du Prophet-5, les passe-bas & passe-haut 2 pôles du MS20 ou le passe-bas « 4 pôles arrondi à 3 » acidulé de la TB-303 ; comme déjà dit, on retrouve bien l’es­prit des modèles : réso­nance auto-oscil­lante sans compen­sa­tion sur les Mini­moog et Prophet-5, réso­nance colo­rante compen­sée sur le SEM, réso­nance oscil­lante acide compen­sée sur les MS20 et TB-303.
Enfin, on trouve 5 modèles de filtres « vintage imagi­naires » : passe-haut et passe-bande de Prophet-5, passe-haut et passe-bande de TB-303, passe-bande de MS20… Toujours bons à prendre, l’objec­tif étant d’ap­pliquer le mode de réponse de la coupure et le compor­te­ment de la réso­nance. Une fois le type de filtre choisi, on peut en régler la fréquence, la réso­nance et les quan­ti­tés de modu­la­tion (bipo­laires) de l’en­ve­loppe 1, du LFO1, du joys­tick assi­gné au LFO1 (sur l’axe-Y) et de la vélo­cité appliquée à la fréquence de coupure ; du très clas­sique… vient ensuite l’am­pli final avec réglage de volume, pano­ra­mique, suivi de clavier et « punch », permet­tant de boos­ter le niveau du signal dans la phase tran­si­toire et ainsi faire claquer le son.

Modu­la­tions inchan­gées

KingKorg NEO 2tof 10 zoom trois quarts droiteLe King­Korg NEO reprend les mêmes modu­la­tions que son aîné : 2 enve­loppes ADSR préas­si­gnées au filtre et au volume, dont la quan­tité d’ac­tion est pilo­table par la vélo­cité. Rapides, elles font parfai­te­ment leur job, sans plus (pas de bouclage ou de courbes variées sur les segments). Viennent ensuite 2 LFO préas­si­gnés au filtre et au pitch. Le LFO1 offre 5 formes d’ondes : dent de scie, carré, triangle, S&H et aléa­toire ; celles du LFO2 diffé­rent un peu : dent de scie, carré posi­tif, sinus, S&H et aléa­toire. Le déclen­che­ment de la phase peut être libre, lié aux notes jouées ou dépen­dant des nouvelles notes jouées. La vitesse peut varier de 0,01 à 100 Hz ou être synchro­ni­sée au tempo (horloge interne/Midi) suivant une divi­sion tempo­relle allant de 8 mesures à 1/64 de mesure.
Mieux, le King­Korg NEO intègre une matrice de modu­la­tions à 6 cordons virtuels. Il y a 12 sources (2 enve­loppes, 2 LFO, vélo­cité, suivi de clavier, pitch­bend, joys­tick-Y, joys­tick +Y et 3 contrô­leurs Midi globaux) et 41 desti­na­tions possibles (pitch global, pitch de chaque oscil­la­teur, volume de chaque oscil­la­teur, contrôle(s) de chaque oscil­la­teur, coupure du filtre, réso­nance, suivi de clavier du filtre, segments des enve­loppes, fréquence des LFO, volume, pano­ra­mique, quan­ti­tés de modu­la­tion des 6 cordons de modu­la­tion et les 5 para­mètres d’ef­fets dispo­nibles. Les quan­ti­tés de modu­la­tions sont bipo­laires, parfait.
Pour termi­ner, un petit mot sur l’ar­pé­gia­teur inté­gré. Il n’y a qu’un motif par programme, commu­table sur l’une ou les deux couches sonores. Il est synchro­ni­sable au tempo, dispose d’un mode Latch et trans­met les notes jouées en Midi. Il possède 6 motifs : haut, bas, alterné, alterné avec répé­ti­tion des notes extrêmes, aléa­toire et déclen­che­ment d’ac­cords. On peut défi­nir la divi­sion tempo­relle (1/1 à 1/32 avec valeurs ternaires), le temps de Gate (en %), le swing (+ ou –100 %) et la tessi­ture (1 à 4 octave). On peut égale­ment acti­ver/désac­ti­ver chacun des 8 pas d’un arpège et défi­nir le dernier pas. Dommage que Korg ne soit pas passé à un arpé­gia­teur indé­pen­dant par couche sono­re…

Effets toujours comp­tés

KingKorg NEO 2tof 9 zoom droiteLa section effets du King­Korg NEO est consti­tuée de trois blocs par programme (inser­tion, modu­la­tion et ambiance) et un EQ global. Chacun des blocs est assi­gnable aux couches A ou B ou A+B, simple­ment en appuyant alter­na­ti­ve­ment sur les 3 gros sélec­teurs idoines. Trois paires de petites LED indiquent l’as­si­gna­tion des couches aux blocs, sympa. Chaque bloc comporte 6 algo­rithmes. Pour les effets d’in­ser­tion, il s’agit de distor­sion, déci­ma­tion (réduc­tion de la fréquence d’échan­tillon­nage pour simu­ler les synthés numé­riques vintage), modu­la­tion en anneau, simu­la­tion d’am­pli guitare, simu­la­tion d’am­pli Rhodes et EQ 2 bandes simple ; il n’y a qu’un para­mètre éditable pour cette série d’ef­fets : la quan­tité.
Les effets de modu­la­tion proposent une sélec­tion de flan­ger, chorus, U-Vibe, trémolo, phaser (simu­la­tion de Small Stone EH) et haut-parleur tour­nant ; on peut en régler la profon­deur et la vitesse de modu­la­tion ; sur le haut-parleur tour­nant, la vitesse peut être commu­tée avec le joys­tick sur l’axe +Y. Enfin, les effets d’am­biance sont consti­tués de trois réverbes (hall, plaque, pièce) et trois délais (écho à bande vintage, délai stéréo, délai BPM) ; les para­mètres éditables sont la profon­deur et la vitesse ; pour les deux derniers délais, les temps sont synchro­ni­sés au tempo. Côté quali­ta­tif, c’est pas mal du tout, c’est la quan­tité de para­mètres éditables qui pêche un peu. Au plan global, l’EQ est de type 2 bandes Shelf. On peut régler le gain et la fréquence de chaque bande, très utile pour s’adap­ter à une salle. En revanche, Korg n’a pas jugé bon de recon­duire la lampe analo­gique stéréo, ça n’est fina­le­ment pas bien grave. Voici une section effets simple d’ac­cès, qui sonne bien, mais qui n’a pas évolué et reste limi­tée en quan­tité.

Voco­deur réussi

KingKorg NEO 2tof 12 arrière hautTout comme le King­Korg, le voco­deur du nouveau venu est tout aussi réussi, parmi ce qu’on trouve de mieux sur des synthés numé­riques. Il travaille sur 16 bandes et peut utili­ser 2 programmes internes en signaux porteur et modu­la­teur, ou utili­ser l’en­trée micro comme signal modu­la­teur. On ne peut donc pas injec­ter un signal de synthèse externe, ce qui est le seul reproche à faire, mais on trouve beau­coup de ressources internes variées pour cela, notam­ment les PCM de voix synthé­tiques qui ont été ajou­tés. Le synthé est livré avec un micro dyna­mique à long col de cygne avec prise XLR tout à fait adapté à la circons­tance.
Comme sur tout bon voco­deur, on peut régler un certain nombre de para­mètres du signal modu­la­teur, très impor­tant pour une bonne intel­li­gi­bi­lité : niveau, Gate, seuil, extrac­tion des hautes fréquences pour régler l’in­ten­sité et la durée des sifflantes (HPF + Gate). On peut même déca­ler les formants (en plus ou en moins), les bloquer (« Formant Freeze »), les modu­ler avec une source assi­gnable et régler la réso­nance des filtres. En sortie, tous les niveaux sont réglables, tout comme l’élar­gis­se­ment stéréo des bandes. Une belle réus­site qui vient enri­chir à merveille les diffé­rentes synthèses dispo­nibles.

Conclu­sion

KingKorg NEO 2tof 5 trois quarts gaucheLe King­Korg dispo­sait d’une pano­plie sonore réus­sie imitant les synthés vintage analo­giques, hybrides et numé­riques. Le NEO vient enri­chir la gamme compacte de la marque nippone, avec un tarif toute­fois plus élevé que ses prédé­ces­seurs, inté­grant des oscil­la­teurs un peu rema­niés (quelques ondes DWGS en moins et des PCM en plus), une banque d’usine « moder­ni­sée » et une connec­tique à peine réduites (exit le CV/Gate). Les filtres, les possi­bi­li­tés de modu­la­tion, les effets, le voco­deur et l’ar­pé­gia­teur demeurent inchan­gés. Les commandes sont iden­tiques mais grou­pées diffé­rem­ment, ce qui ne dispense pas de passages répé­tés par le menu pour aller cher­cher certains para­mètres de synthèse non négli­geables. L’er­go­no­mie n’a donc pas été amélio­rée sur ce point. La machine reste toute­fois simple pour retou­cher les sons préchar­gés et s’in­tègre parfai­te­ment dans des confi­gu­ra­tions à espace restreint, que ce soit en home studio ou sur scène, sans faire d’ombre aux autres synthés de la série, avec des formes de synthèse complé­men­taires.

  • KingKorg NEO 2tof 1 face
  • KingKorg NEO 2tof 2 face haute
  • KingKorg NEO 2tof 3 trois quarts droite
  • KingKorg NEO 2tof 4 trois quarts gauche
  • KingKorg NEO 2tof 5 trois quarts gauche
  • KingKorg NEO 2tof 6 gauche
  • KingKorg NEO 2tof 7 zoom gauche
  • KingKorg NEO 2tof 8 zoom centre
  • KingKorg NEO 2tof 9 zoom droite
  • KingKorg NEO 2tof 10 zoom trois quarts droite
  • KingKorg NEO 2tof 11 zoom trois quarts gauche
  • KingKorg NEO 2tof 12 arrière haut
  • KingKorg NEO 2tof 13 arrière bas
  • KingKorg NEO 2tof 14 trois quarts arrière haut
  • KingKorg NEO 2tof 15 trois quarts arrière bas
  • KingKorg NEO 2tof 16 zoom arrière

 

7/10
Fabrication (?) : Vietnam
Points forts
  • Qualité des modélisations
  • Vaste panoplie sonore
  • Edition en surface assez facile
  • Format compact et léger
  • Plusieurs types d’oscillateurs variables
  • Nombreux filtres émulés réussis
  • Petite matrice de modulations
  • Effets plus que corrects
  • Excellent vocodeur avec micro fourni
  • Entrée audio externe
  • Petit arpégiateur intégré…
Points faibles
  • …mais un seul par programme !
  • Aliasing lors de modulations audio aigües
  • Beaucoup de paramètres dans les menus
  • Sélection différée des ondes des oscillateurs
  • Un seul filtre par programme
  • Effets assez dépouillés
  • Clavier très moyen
  • Bloc secteur externe cheap
Auteur de l'article synthwalker Passionné de synthés, concepteur produits et rédacteur presse

J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.


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J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.