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Succédant au SH-01 « GAIA », le GAIA 2 est un synthé à synthèse VA et tables d’ondes qui se veut abordable, compact, intuitif, polyvalent et extensible, pour la programmation rapide de sons variés et séquences évolutives. Va-t-il renouveler le genre ?

Devant la qualité et la puis­sance atteintes par les synthés logi­ciels, les construc­teurs de maté­riel se sont rendus à l’évi­dence qu’un VST dans une boite avec des boutons et des touches n’est plus une réponse suffi­sante à la demande des musi­ciens. Par ailleurs, le segment du synthé d’en­trée/moyen de gamme est aujour­d’hui bien acha­landé, avec une offre variée d’ins­tru­ments numé­riques, hybrides, voire tout analo­giques. Pas facile de se diffé­ren­cier dans cette complexité, qui plus est dans un contexte écono­mique d’in­fla­tion, donc de gestion de prio­ri­tés. Les moyens s’ame­nuisent, les surfaces dispo­nibles aussi. On voit donc poindre une nouvelle géné­ra­tion de synthés compacts, voire très compacts, chez la plupart des construc­teurs, au point que le synthé à clavier 3 octaves est en passe de deve­nir un stan­dard, que ce soit avec des touches mini ou normales. Le GAIA 2 est arrivé dans ce contexte incer­tain et disputé il y a quelques mois. Avec un prix vite revu à la baisse, un look fort sympa­thique, des dimen­sions compactes, de nombreuses commandes directes et une éman­ci­pa­tion assu­mée par rapport à son prédé­ces­seur SH-01, voyons en quoi il peut sortir du lot.

Ergo­no­mie réus­sie

GAIA 2 2tof 03 3:4 droiteLe GAIA 2 est carrossé dans une coque en plas­tique fin et une façade en alu natu­rel. Embarquant un clavier 3 octaves à touches stan­dard sensibles à la vélo­cité (mais pas à la pres­sion), il mesure 66 × 34 cm pour 4,4 kg. La qualité de construc­tion est soignée, avec des poten­tio­mètres de bonne résis­tance et un clavier de bonne facture, bien au-dessus de ce que proposent la plupart des concur­rents dans cette gamme de prix. La compa­cité permet à l’ins­tru­ment de s’in­té­grer dans un envi­ron­ne­ment contraint ou de se prome­ner faci­le­ment en tour­née. Dommage que les piles aient disparu. Avec un look fort réussi, la face avant est couverte de commandes pour l’édi­tion des para­mètres de synthèse et d’ef­fets, l’édi­tion des séquences, ainsi que le jeu en temps réel. Ce sont 32 poten­tio­mètres, 7 sélec­teurs rota­tifs, 7 enco­deurs, 8 curseurs linéaires et 49 boutons qui attendent nos mains expertes, logique­ment répar­tis sur toute la surface dispo­nible. On appré­cie que chaque section ait ses propres commandes directes, tels les 3 oscil­la­teurs, les 2 LFO et les 2 enve­loppes. Pas de compro­mis sur ce plan en ce qui concerne les para­mètres essen­tiels.
GAIA 2 2tof 07 Zoom centreLe reste de l’édi­tion se fait par les menus. En main­te­nant la touche Menu, il suffit de bouger une commande ou un contrô­leur pour atteindre la page corres­pon­dante. En appuyant sur l’en­co­deur prin­ci­pal, on accède à un synop­tique repré­sen­tant les diffé­rents modules, au sein desquels on navigue avec l’en­co­deur ou le pad (navi­ga­tion en 2D + sélec­tion). Ce dernier permet égale­ment de pilo­ter deux para­mètres simul­ta­nés en temps réel ou de program­mer des mouve­ments synchro­ni­sables à l’hor­loge, à diffé­rente vitesse, avec option bouclage et condi­tion de retour à zéro, une excel­lente idée ! Tant qu’on parle des contrô­leurs, signa­lons les 2 molettes, un peu petites, mais tout à fait dosables avec un peu de concen­tra­tion, ainsi que les touches de trans­po­si­tion, par demi-ton ou par octave. On appré­cie égale­ment le soin apporté aux graphismes utiles dispen­sés par l’écran OLED 128 × 64 points : visua­li­sa­tion des formes d’ondes des oscil­la­teurs en temps réel, formes d’ondes des LFO, courbes des enve­loppes, mouve­ments du pad, accords… du très bon boulot. Du coup, l’ex­pé­rience utili­sa­teur est bien supé­rieure à ce qu’on ressent sur un Jupi­ter-Xm, par exemple. Une bonne nouvelle n’ar­ri­vant jamais seule, Roland a prévu les fonc­tions d’ini­tia­li­sa­tion, le mode manuel et le clas­se­ment des programmes par caté­go­rie. Dommage que la fonc­tion Compare soit absente.

USB toujours à l’hon­neur

GAIA 2 2tof 15 Arrière zoomMise à part la prise casque au format jack 3,5 mm judi­cieu­se­ment placée à l’avant sous les molettes, le reste de la connec­tique est situé à l’ar­rière. On commence par les prises jack 6,35 mm : sorties audio L/R, seconde sortie casque stéréo, entrée pour pédale large­ment assi­gnable (inter­rup­teur ou conti­nue). Vient ensuite l’en­trée et la sortie Midi DIN, puis les deux prises USB : USB-A pour relier une clé de sauve­garde, un clavier de commande ou l’in­ter­face option­nelle WC-1 permet­tant la connexion au Cloud Roland en wifi ; USB-C pour le Midi et l’au­dio Class Compliant, bravo ! Le GAIA 2 trans­met et reçoit les CC Midi via ses prises DIN et USB. Si l’ali­men­ta­tion de puis­sance peut s’ef­fec­tuer avec la borne circu­laire (bloc externe central assez quali­ta­tif fourni), on peut égale­ment utili­ser la prise USB-C avec un bloc option­nel (5V/1500 mA requis). Avec cette connec­tique plutôt complète, on regrette simple­ment l’ab­sence d’en­trées audio pour trai­ter des signaux externes.

Sono­ri­tés variées

GAIA 2 2tof 04 3:4 gaucheLe GAIA 2 est un synthé numé­rique mono­tim­bral poly­pho­nique 22 voix. Si la poly­pho­nie est assez confor­table, que penser de la mono­tim­bra­lité ? Avec un clavier limité à 3 octaves, diffi­cile de jouer en split. Quant à l’em­pi­lage de couches sonores, il est moins critique quand on a 3 oscil­la­teurs par voix, qui plus est avec diffé­rentes couleurs de synthèse. Du coup, c’est un point moins néga­tif que prévu. On appré­cie les bons niveaux de sortie et la propreté du signal. On appré­cie égale­ment la diver­sité de couleurs sonores rapi­de­ment acces­sibles grâce aux commandes géné­reuses et aux chan­ge­ments radi­caux faciles à opérer, que ce soit par les para­mètres de synthèse (type d’os­cil­la­teur, inter­ac­tions, type de filtrage, modu­la­tions par les LFO, effets) ou les contrô­leurs physiques, notam­ment le pad à mouve­ments vrai­ment bien pensé pour modi­fier le son en temps réel ou de manière program­mée. On appré­cie égale­ment les tran­si­tions douces entre les programmes lorsque des touches sont main­te­nues, un vrai atout pour la scène.
GAIA 2 2tof 05 MolettesAu plan sonore, le GAIA 2 offre 256 présé­lec­tions, clas­sées par banque et par caté­go­rie. Les pads évolu­tifs, les effets spéciaux, les puis­sants leads désac­cor­dés type Hoover, les basses métal­liques ou filtrées, les synchros déchi­rantes, les modu­la­tions en anneau agres­sives, les ondes distor­dues ou FM, voilà les domaines de prédi­lec­tion du synthé. On note de l’alia­sing dans les hautes fréquences lorsqu’on balaie rapi­de­ment les tables d’ondes ou qu’on module les oscil­la­teurs dans l’au­dio, ça fait partie de l’iden­tité sonore de la machine. Celle-ci change pas mal par rapport à la rondeur habi­tuelle des synthés de la marque. Cette dernière n’est toute­fois pas négli­gée, grâce au moteur SH-101 inté­gré qui prend ici tout son sens en parfait complé­ment sonore (96 présé­lec­tions spéci­fiques sont d’ailleurs inté­grées pour ne pas partir d’une page blanche). On appré­cie au passage la qualité des effets bien musclés, que ce soit dans le nombre ou la variété des trai­te­ments propo­sés. Et pour ceux qui aiment program­mer leurs sons, la mémoire interne offre 512 empla­ce­ments. Bref, le GAIA 2 fait tota­le­ment oublier son ancêtre SH-01 sur le plan sonore, dont on ne regrette pas la perte de la partie PCM multi­tim­brale.

GAIA 2_1audio 01 Mod Pad
00:0001:16
  • GAIA 2_1audio 01 Mod Pad01:16
  • GAIA 2_1audio 02 WT Bass00:28
  • GAIA 2_1audio 03 Wave Tines01:01
  • GAIA 2_1audio 04 GAIA-30301:04
  • GAIA 2_1audio 05 Motion Chord00:39
  • GAIA 2_1audio 06 Simple Solo00:26
  • GAIA 2_1audio 07 Pluckimba01:18
  • GAIA 2_1audio 08 SH SawSub00:27
  • GAIA 2_1audio 09 SH FastEnv00:38
  • GAIA 2_1audio 10 SH Poly00:41

Tables d’ondes et VA

GAIA 2 2tof 17 Schéma généralLe GAIA 2 intègre un moteur sonore spéci­fique et est par ailleurs capable d’im­por­ter certains moteurs ZEN-Core. Le moteur SH-101 est inté­gré, mais on peut ache­ter des licences supplé­men­taires (Jupi­ter -8, Juno-106 et JX-8) sur le Roland Cloud (voir enca­dré plus bas pour le modèle inté­gré SH-101 et se repor­ter au test du Jupi­ter-Xm pour les modèles option­nels). Dans l’ar­chi­tec­ture de base, chacune des 22 voix comprend 3 oscil­la­teurs, un mélan­geur, un filtre, un ampli, 3 enve­loppes et 2 LFO. Les voix peuvent être jouées en poly­pho­nie, mono­die, unis­son (mono/poly avec désac­cor­dage et élar­gis­se­ment stéréo) ou accord (jusqu’à 8 notes mémo­ri­sables).
L’os­cil­la­teur 1 est basé sur les tables d’ondes, dont le point de lecture (128 indexes) est modu­lable en temps réel par une enve­loppe, deux LFO ou des contrô­leurs physiques. On trouve 63 tables d’ondes en mémoire interne : réso­nances, dents de scie tordues, impul­sions variables, textures métal­liques, percus­sions, bruits, voyelles, spectres, rythmes, accords, feed­back, FM, basses, voix synthé­tiques. On ne peut hélas pas impor­ter ses propres tables, contrai­re­ment à certaines machines concur­rentes. On peut régler l’oc­tave sur 6 octaves et ajus­ter fine­ment la hauteur. Mieux, on peut modu­ler la phase ou défor­mer les ondes en audio (15 Wave Shapers inté­grés) avec le pad à deux axes (défor­ma­tion + satu­ra­tion pour les Wave Shapers). Cela crée des conte­nus harmo­niques variés et évolu­tifs, parfois chao­tiques, parfois métal­liques, parfois distor­dus. C’est surtout sur ce point que le GAIA 2 se distingue des autres synthés pure­ment VA.
GAIA 2 2tof 06 Zoom gaucheLes deux autres oscil­la­teurs sont plus clas­siques, de type VA, avec des formes d’ondes conti­nuel­le­ment modu­lables, à partir de 6 ondes de base : sinus, triangle, dent de scie, impul­sion, Super­saw, bruit. La modu­la­tion concerne la largeur d’im­pul­sion/le désac­cor­dage (Super­saw) ou le niveau des basses fréquences. Pour le bruit, on trouve diffé­rentes couleurs ou textures conti­nuel­le­ment variables : blanc/rose, rose/applau­dis­se­ments, écou­le­ments/gargouillis, vinyle/moteur, vent/métal. Les varia­tions d’ondes ou de couleurs se font sur 256 valeurs. Les oscil­la­teurs 2 et 3 peuvent inter­agir de diffé­rentes manières : synchro de 3 par 2, modu­la­tion en anneau de 3 sur 2, modu­la­tions croi­sées (2 variantes ajus­tables et modu­lables par la vélo­cité). Cela permet de produire les clas­siques sons de percus­sions et drones métal­liques. Une section de géné­ra­tion sonore très fouillée…

Filtre multi-mode réso­nant

GAIA 2 2tof 08 Zoom droiteUne fois le niveau des trois oscil­la­teurs ajusté, on entre dans le filtre multi­mode. Il offre 3 pentes (2–3–4 pôles) et 3 modes de réponse (passe-bas, passe-bande, passe-haut). Il n’est pas modé­lisé sur un synthé en parti­cu­lier (c’est évidem­ment diffé­rent pour les modèles Zen-Core addi­tion­nels). La fréquence de coupure répond de manière très lisse. Capable de pous­ser le filtre en auto-oscil­la­tion, la réso­nance est parti­cu­liè­re­ment agres­sive en modes passe-bande et passe-haut. Elle n’est pas compen­sée, ce qui est dommage sur un synthé numé­rique (en fait, on aime­rait que les construc­teurs intègrent d’of­fice des modes compen­sés et non compen­sés, chacun ayant ses avan­tages). On trouve aussi une satu­ra­tion avec possi­bi­lité d’ajus­ter le gain de sortie, dont l’ac­tion se conjugue aux autres réglages.
La fréquence de coupure est direc­te­ment modu­lable par le suivi de clavier (-200/+200 %), la vélo­cité et une enve­loppe ADSR dédiée. La réso­nance est direc­te­ment modu­lable par la vélo­cité, toujours sympa à prendre. En bout de course, on peut encore ajus­ter le volume du programme, l’ac­tion bipo­laire de la vélo­cité au volume, la brillance, le pano­ra­mique, le tempo, le porta­mento, les diffé­rents modes de voix et la caté­go­rie sonore. Cela se fait dans diffé­rentes pages menu, Roland aurait pu simpli­fier un peu en regrou­pant certains para­mètres (notam­ment les niveaux), vu que le synthé est mono­tim­bral.

Modu­la­tions limi­tées

GAIA 2 2tof 09 Flanc gaucheLes modu­la­tions du GAIA 2 sont pour la plupart préas­si­gnées. Seuls les LFO et les contrô­leurs physiques sont assi­gnables à des desti­na­tions libres, les enve­loppes ADSR étant assi­gnées dans le dur, dommage. Il y a 2 LFO quasi iden­tiques, offrant 6 formes d’ondes (sinus ou triangle, dent de scie, carré, aléa­toire, S&H et une onde program­mable sur 16 pas). La vitesse peut être réglée libre­ment (on reste sous les fréquences audio) ou synchro­ni­sée au tempo, avec divi­sion tempo­relle. Le cycle peut être libre ou redé­clen­ché. On trouve aussi des réglages de délai, fondu d’en­trée, courbe de pas (pour l’onde program­mable) et 4 desti­na­tions libres d’as­si­gna­tion (quasi­ment tous les para­mètres conti­nus de synthèse et d’ef­fet en façade), avec quan­tité de modu­la­tion bipo­laire. L’as­si­gna­tion se fait en direct avec les commandes, bien vu.
GAIA 2 2tof 11 Resserrée droiteLa première enve­loppe, de type AD, agit au niveau oscil­la­teur(s), mais ne possède qu’une occur­rence : pitch (OSC1 débrayable), posi­tion de table d’ondes (OSC1), varia­tion d’onde (OSC2 ou 3), modu­la­tion de phase (OSC1), modu­la­tion de forme d’onde (OSC1), satu­ra­tion (OSC1). La vélo­cité peut agir sur l’en­ve­loppe lorsqu’elle est réglée en mode pitch (bipo­laire). Une seule enve­loppe AD pour 3 oscil­la­teurs et plusieurs fonc­tions à assi­gner, c’est un peu trop juste. La deuxième enve­loppe, de type ADSR, est direc­te­ment routée vers le filtre (modu­la­tion bipo­laire et quan­tité de modu­la­tion pilo­table par la vélo­cité). La troi­sième enve­loppe, égale­ment de type ADSR, est direc­te­ment assi­gnée au volume, sans réglage de quan­tité ou de réponse en vélo­cité (le volume est toute­fois direc­te­ment modu­lable par la vélo­cité). Voilà, il n’y a rien d’ex­cep­tion­nel…

Effets musclées

GAIA 2 2tof 02 FaceLe GAIA 2 est équipé d’une solide section effets. Par programme, on trouve un multi-effets (MFX), un chorus et une réverbe/délai. Leur ordre peut être modi­fié. Le MFX offre 53 algo­rithmes variés avec de très nombreux para­mètres éditables, certains synchro­ni­sables à l’hor­loge, d’autres desti­na­tions de modu­la­tion des LFO. Au programme, diffé­rents filtres (EQ, Enhan­cer, réso­na­teur…), Phasers (vintage et modernes), Flan­gers, Chorus (dont le CE-1 et le Dimen­sion-D), effets tour­nants (auto­pan, Leslie…), distor­sions/simu­la­teurs d’am­pli, compres­seurs/limi­teurs, délais, boucles, effets basse fidé­lité, déca­lages de pitch et chaîne d’ef­fets du JD-800. Quand on utilise un moteur Zen-Core, le MFX diffère un peu, nous ne rentrons pas dans les détails ici.
Le chorus combine diffé­rents modèles vintage et récents de la marque, parfois cumu­lables. Il y a peu de réglages en dehors du type de chorus : niveau de bruit, dosage des sons traité/direct et niveaux d’en­trée/sortie. Enfin, la réverbe/délai propose les 7 algo­rithmes auxquels Roland nous a habi­tués sur ses derniers synthés : Shim­mer, modu­la­tion, Inte­gra-7, SRV-2000, délai stéréo, délai double et écho à bande. Là encore, de nombreux para­mètres sont à dispo­si­tion ainsi que des possi­bi­li­tés de modu­la­tion par le LFO et des dosages des signaux traité/direct. Enfin, au plan global du synthé, on trouve un compres­seur multi­bandes suivi d’un EQ para­mé­trique 5 bandes, avec diffé­rents gaba­rits pour ceux qui ne veulent pas éditer les très géné­reuses tren­taines de para­mètres dispo­nibles. Une très belle section effets alliant qualité, diver­sité, souplesse et quan­tité !

Arpèges et séquences à mouve­ments

GAIA 2 2tof 10 Flanc gaucheChaque programme peut mémo­ri­ser un arpège ou une séquence. On dispose de 5 motifs d’ar­pèges : haut, bas, alterné, aléa­toire, dans l’ordre joué. On peut régler la durée de note (en %), trans­po­ser le motif joué sur +/- 3 octaves, mettre un peu de Shuffle, régler la divi­sion tempo­relle, ou encore prendre en compte la vélo­cité réelle ou la fixer. Du bon clas­sique. Le séquen­ceur comporte quant à lui 64 pas avec une poly­pho­nie maxi­male de 8 voix. La lecture peut se faire à diffé­rentes divi­sions tempo­relles avec un temps de Gate global rela­tif. Le sens de lecture peut être altéré : avant, arrière, avant/arrière, pas pairs/impairs inver­sés, ordre aléa­toire, pas à pas. La rangée de 16 boutons permet de sélec­tion­ner ou muter rapi­de­ment les pas. On peut égale­ment trans­po­ser les séquences au clavier si on le souhaite.
On peut enre­gis­trer en temps réel (avec métro­nome, en doublage) ou en pas à pas, avec édition après coup. Le séquen­ceur enre­gistre les notes, la vélo­cité et le mouve­ment de 4 lignes de para­mètres (poten­tio­mètres en façade). Ces mouve­ments peuvent être lissés en lecture. Par pas, on peut aussi défi­nir une durée de note, une proba­bi­lité, des roule­ments (fla, ratchets x3, ratchets x4, une note sur 2). Des fonc­tions utili­taires sont prévues : dupli­ca­tion, copie/collage, déca­lage de note/de pas, effa­ce­ment des notes, effa­ce­ment des mouve­ments, initia­li­sa­tion du motif. Tout cela se fait sous la forme de listes dérou­lantes très claires. En cas de panne d’ins­pi­ra­tion, une fonc­tion de créa­tion aléa­toire de motifs est prévue, sympa. Les notes arpé­gées et séquen­cées sont trans­mises en Midi.

Bonne impres­sion

GAIA 2 2tof 13 Arrière hautAvec le GAIA 2, Roland sort des sentiers battus de la modé­li­sa­tion analo­gique stricto sensu, appor­tant les tables d’ondes et les modu­la­tions audio (défor­ma­tion d’onde, modu­la­tion de phase). Du coup, le son rondouillard habi­tuel cède la place à des textures plus complexes ou des timbres plus métal­liques. Le bon gras n’en est pour autant pas négligé, grâce aux exten­sions Zen-Core, telles que le SH-101 préins­tallé, que l’on peut complé­ter avec d’autres modèles compa­tibles en sortant son porte­feuille. Nous avons appré­cié la prise en main faci­li­tée par une façade bien acha­lan­dée et une navi­ga­tion dans les menus bien pensée. Autres points de satis­fac­tion, la section effets très musclée, le séquen­ceur à mouve­ments très souple, le clavier dyna­mique de bonne facture (mais sans pres­sion), ainsi que l’in­ter­face USB-C Midi & audio Class Compliant.
L’uti­li­sa­tion devient moins évidente lorsqu’on utilise un moteur addi­tion­nel ne corres­pon­dant pas vrai­ment aux commandes physiques. Il faut trou­ver ses repères (notam­ment via le menu). On regrette aussi que le synthé ne soit que mono­tim­bral, notam­ment pour les empi­lages sonores, mais les trois oscil­la­teurs par voix permettent des sons déjà épais. Les synthé­tistes les plus chevron­nés pour­ront repro­cher l’unique enve­loppe sur les oscil­la­teurs ou le manque de matrice de modu­la­tion, mais l’in­ter­face offre de bons contrô­leurs en temps réels, en parti­cu­lier le pad à mouve­ments fort sympa­thique. Fina­le­ment, une bonne surprise à tarif abor­dable, sérieu­se­ment construite, qui saura se montrer utile dans bien des situa­tions où l’es­pace est devenu trop exigu.

  • GAIA 2 2tof 01 Face
  • GAIA 2 2tof 02 Face
  • GAIA 2 2tof 03 3:4 droite
  • GAIA 2 2tof 04 3:4 gauche
  • GAIA 2 2tof 05 Molettes
  • GAIA 2 2tof 06 Zoom gauche
  • GAIA 2 2tof 07 Zoom centre
  • GAIA 2 2tof 08 Zoom droite
  • GAIA 2 2tof 09 Flanc gauche
  • GAIA 2 2tof 10 Flanc gauche
  • GAIA 2 2tof 11 Resserrée droite
  • GAIA 2 2tof 12 Arrière dessus
  • GAIA 2 2tof 13 Arrière haut
  • GAIA 2 2tof 14 Arrière centre
  • GAIA 2 2tof 15 Arrière zoom
  • GAIA 2 2tof 16 Arrière oblique
  • GAIA 2 2tof 17 Schéma général

 

8/10
Fabrication (?) : Malaisie
Points forts
  • Textures sonores riches et variées
  • Transition douce entre les programmes
  • Mélange de moteurs VA et tables d’ondes
  • Modélisation de SH-101 intégrée
  • Ouverture à d’autres modélisations
  • Trois oscillateurs par voix
  • Interactions multiples des oscillateurs
  • Multieffets nombreux et qualitatifs
  • Arpégiateur intégré
  • Séquenceur 64 pas à mouvements
  • Mémoires confortables
  • Commandes nombreuses et ergonomie soignée
  • Pad à mouvements programmables
  • Bon clavier standard dynamique
  • USB Midi et audio Class Compliant
  • Compact, léger et bien construit
Points faibles
  • Générateur sonore monotimbral
  • Pas d’import de tables d’ondes utilisateur
  • Une seule enveloppe sur les oscillateurs
  • Pas de matrice de modulation complète
  • Clavier insensible à la pression
  • Commandes inadaptées aux moteurs additionnels
  • Pas de traitement de signaux externes
Auteur de l'article synthwalker Passionné de synthés, concepteur produits et rédacteur presse

J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.


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J'aime tous les synthés, avec une préférence pour les poly vintage à mémoires, qui m'accompagnent depuis le début des 80's. J'écris depuis 25 ans sur les synthés et j'ai contribué au développement de certains d'entre eux. Plusieurs centaines de mes articles ont été publiés sur Audiofanzine et auparavant dans les magazines PlayRecord, Recording, Keyboards, Musicsound et Musiciens.